Statement
Au travers d’un travail multidisciplinaire et après 3 ans de recherche, Luvier Casali présente un projet expérimental qui prétend nous submerger dans un monde bizarre où le raisonnement est étranger à la cohérence, et il le fait surtout avec un autre regard, altéré, comme une « alter-visualité ».
Composé avec d’objets, estampes, installations et vidéo-performance, Póra Diligencia propose un art où sont présents les anomalies temporaires et incongrues, le dérangeant, l’ironique et le perturbé. Ces stratégies sont liées dans une exposition qui interroge sur le sujet de l’invisibilité, le traumatique, le récit et la trace. Caractérisé par l’utilisation de formes et d’esthétiques anachroniques, l’artiste expose des images d’archive intervenues avec des personnages qui réapparaissent transfigurés, se dirigeant ainsi vers une nouvelle identité mythique. Anecdotes personnelles et confessions du genre documentaire se présentent avec une optique où le sombre et l’occulte émergent dans l’inconnu. Éléments autochtones qui au travers d’un processus naturel se transforment et cessent d’être pour diriger notre regard vers ce qui est face à nos yeux mais reste voilé.
Ce corpus d’histoires que l’artiste fusionne, le complexant et le remplaçant avec des versions propre au mythe, est exposé dans un univers visuel où tout ce qu’on voit devient une image qui interroge sur l’inconscient et le dévoilement de l’invisible comme substance du réel, enfin, tout ce qui nous échappe et reste en dehors de la raison.
Asunción 2014
Póra
D’après les indigènes guaranis, le Póra est l’esprit, âme ou fantôme de la forêt. Gardien de la faune et la flore, il puni ceux qui la détruisent. Le Póra se manifeste de différentes manières et adopte des formes bizarres. Il fréquente aussi les lieux où il y a eu toutes sortes de violence physique : suicide, carnage, viol, homicide, etc. Ce monde imaginaire correspond à l’éclectisme provoqué par le choc culturel des civilisations primitives et actuelles.